La période tumultueuse que nous traversons actuellement, combinée à l’instabilité des deux dernières années, a malmené tout autant les gestionnaires que les professionnels, en déclenchant souvent de l’insécurité et certaines tensions dans nos milieux de travail. D’où l’importance pour tout leader de développer et de manifester de l’empathie auprès de ses collaborateurs et de ses employés
L’insécurité et la frustration se manifestent de toutes sortes de façons. En tant que gestionnaire ou professionnel, vous avez souvent à faire face à des sentiments d’échec, de déception, de frustration, voire de colère dans vos communications avec vos employés ou avec vos collègues. Lorsqu’une personne est en proie à une vive émotion, elle n’arrive pas toujours à s’exprimer clairement, «ça sort tout croche» ou pire «ça ne sort pas du tout». Ce type de réaction, bien humaine, fait malheureusement obstacle à une vraie et saine communication.
Pour désamorcer les tensions, vous devez faire preuve d’empathie. Vous mettez dès lors la table à un véritable climat de confiance, qui ouvre la porte au succès de votre communication.
Empathie, sympathie ou compassion ?
Dans mes formations, je suscite toujours un peu de méfiance dès que j’aborde ce sujet : «Où va-t-elle nous entrainer, comme ça?» ou «On est des gestionnaires, nous autres, pas des psys». C’est du moins ce que je décode dans les regards perplexes et les silences gênés…
Cette réaction vient souvent de la fréquente confusion entre les concepts d’empathie et de compassion, d’empathie et de sympathie, d’écoute active et d’inaction. Il me faut donc clarifier ce qu’est l’empathie dans votre rôle de gestionnaire ou de professionnel, et montrer ce à quoi elle peut servir dans vos communications.
On peut définir l’empathie comme une forme de compréhension qui repose sur la perception : au-delà des mots ou des gestes, une personne qui fait preuve d’empathie est capable de saisir l’émotion qui habite l’autre et de la nommer. Elle ne ressent pas elle-même cette émotion, elle se limite à la reconnaitre. On dit que l’empathie est l’aptitude à se mettre à la place de l’autre; je dirais que c’est plus simplement la capacité de se taire pour se centrer sur le sentiment ou l’émotion de l’autre…
Comment faire de l’écoute empathique ?
Dans cette perspective, développer sa capacité de faire preuve d’empathie n’est pas une fin en soi, mais un moyen de faire avancer la discussion, et cela permet même d’en atténuer la charge émotionnelle.
Prenons un exemple concret… Lorsque vous faites face à une personne frustrée, qui en vient peut-être même à vous «attaquer» par ses commentaires acerbes, vous pouvez avoir le réflexe de passer outre, de faire semblant de ne pas tenir compte de ce qui vient d’être dit, des émotions qui vous sont ainsi communiquées. Mais avec une telle attitude la discussion ne fait que tourner en rond, et rien n’est réglé correctement. Au final, vous n’aurez pas avancé d’un pouce ; pire, votre crédibilité risque d’en être affectée.
Or, l’écoute empathique permet à l’autre de manifester également des sentiments positifs. Et donc, de nuancer de lui-même ses propos. Pourquoi ça ? Parce que les faits sont plus faciles à rétablir quand ils sont dépouillés de leur charge émotive.
Les leaders qui savent faire preuve d’empathie jouissent toujours d’un bon capital de sympathie. Ils sont perçus comme des personnes «humaines», ce qui contribue à augmenter leur crédibilité. Et ce, tout bonnement parce que leur attitude inspire confiance ; et de la confiance découle des échanges empreints de respect mutuel.
Encore une fois, mon objectif n’est pas de vous faire passer plus de temps à communiquer, mais de bien vous outiller pour que le temps que vous y passez vous rapproche progressivement de votre objectif d’être un leader inspirant !